• MEXICO: Nouvelles du compagnon anarchiste Fernando Barcenas

    Qui est Fernando Bárcenas?

    Le 13 décembre 2013, suite à une manifestation contre la hausse des tarifs du métro où un arbre de Noël appartenant à la multinationale Coca-Cola aété incendié, Fernando Barcenas Castillo a été arrêté et se trouvait enprison préventive dans la prison Nord de la ville de Mexico où il attendait avec impatience son procès. C’est ce 11 décembre que nous avons appris qu’il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique, délit qui l’empêche de sortir sous caution. Fernando a 19 ans, avant d’être arrêté, il était étudiant au Collège de Sciences Humaines (CCH), siège Vallejo, établissement appartenant à l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM).

    Lettre de Fernando Bárcenas, 15 décembre 2014 :

    Aux esprits libres et rebelles
    Aux opprimés et marginaux
    Au peuple en général

     

    Aujourd’hui, cela fait officiellement un an qu’a démarré ma réclusion. Le
    10 décembre 2014, j’ai été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé
    d’attaques à la paix publique et d’association délictueuse. Ces
    accusations sont fondées sur de simples suppositions et sans preuves
    réelles qui montrent ma culpabilité. Pour ce qui est du délit
    d’association délictueuse, le seul fait que signale l’accusation est le
    port d’objets avec des inscriptions de protestation et de revendication
    anarchiste, ce qui laisse voir clairement qu’il s’agit d’une
    criminalisation idéologique à tendance diffamatoire et discréditant les
    idées anarchistes et libertaires.

     

    Historiquement, à toutes les époques, une série d’idées, de pensées,
    d’informations en général ont été occultées pour que les individus n’aient
    pas à y réfléchir. Cependant, il y a toujours des personnes, des individus
    qui refusent d’être aligné-e-s, non-conformes avec ce qu’il est permis de
    faire, d’être et de penser. Nous avons choisi de risquer nos vies dans la
    recherche d’une liberté authentique.

     

    Et quand nous avons fait face aux mal-être social, produit de la
    hiérarchie, nous avons été appelés auteurs du désordre et ils nous ont
    envoyé peupler les prisons.

    Or, dans la prison, la rébellion ne s’achève pas, car c’est dans la prison

    que le rebelle s’assume complètement et tout doute ou contradiction qu’il
    pourrait y avoir dans ses pensées se dissipe, il finit par être encouragé
    et par devenir plus fort idéologiquement. En rentrant dans la prison un
    cycle de lutte finit et un autre, nouveau, commence, mais cette fois ci
    plus radical, plus cohérent et plus complet.

    À bas les murs des prisons et que la liberté continue son cours inexorable, jusqu’à ce que nous soyons tous libres !
    Fernando Bárcenas
    --------------

    Communiqué commun en solidarité avec Fernando Bárcenas Castillo

    Au compagnon Fernando Bárcenas Castillo,
    À ses amis et à sa famille
    À la Croix Noire Anarchiste du Mexique
    À ceux et celles qui sentiront ces mots comme les leurs

    Compagnons et compagnonnes
    Il y a quelques jours, grâce aux nouvelles que vous diffusez vous-mêmes

    -loin des miettes que la presse vendue diffuse de plus en plus – nous
    avons appris avec beaucoup de rage, que le compagnon anarchiste Fernando
    Bárcenas Castillo, a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour le
    délit d’attaques « à leur paix » publique, à la paix que le pouvoir
    confond avec servilité, soumission, silence, dissimulation, mensonge et
    réclusion…. cela c’est leur paix, mais ce n’est pas la nôtre. Ils sont
    tellement préoccupés de la maintenir (leur paix) qu’il y a quelque jours,
    nous avons appris la mise en oeuvre de la loi anti-manifestations. Avec
    cette loi, ils sont en train de dire que rien, ni même les rues
    n’appartiennent au peuple, et en fait le message est clair : « légalement
    », ils disent au peuple de se taire et de cesser de protester.

     

    Aujourd’hui, en reconsidérant les cas des compagnon-ne-s anarchistes
    arrêté-e-s au Mexique, nous nous sommes rendus compte que tous et toutes
    ont été condamné-e-s pour attaques à « leur » paix publique… Au jour
    d’aujourd’hui, aucune des autorités ne peut donner de leçons de paix, à
    présent, ce sont eux – aux yeux de nous tous et toutes – les assassins ;
    l’État mexicain s’est détruit de l’intérieur, ils se sont entre-dévorés en
    essayant de récupérer les miettes par le biais de leurs mensonges et de
    leurs fables inventées, et pourtant, toutes leurs tentatives sont vaines,
    combien de fois lors des dernières semaines, dans les mobilisations pour
    Ayotzinapa, nous avons entendu dans les rues, dans les écoles, les
    couloirs, dans les manifestations, ces paroles  : Nous ne vous croyons
    plus !Vous n’êtes ni ne serez jamais des nôtres, qui sommes et vivons ici
    en bas !

     

    Les lettres du compagnon Barcenas, ses mots, rendent compte d’une réalité
    partagée par beaucoup des jeunes, où que nous soyons, d’où que nous
    venions et où que nous résistions, nous sommes les mêmes, ceux de
    toujours, ceux d’en bas, ceux qui reçoivent les coups, les menaces, la
    réclusion, la mort, et selon les propres mots de Bárcenas que nous
    répétons aujourd’hui : « Nous sommes les jeunes humiliés et harcelés par
    les CRS, les renseignements généraux et toutes les sortes de forces
    répressives « qui construisent leur démocratie ». Nous sommes la cible
    quotidienne de leur abus de pouvoir. Nous sommes les blessés lors des
    manifestations ; on nous a cogné la tête contre le bitum, nous avons été
    humiliés, et notre dignité a été piétinée sous leurs bottes, ils nous ont
    cassé les jambes à coup de matraques et nous ont rempli les poumons de gaz
    lacrymogène ».

    Oui, Fernando, c’est vrai tout ce que tu dis, mais nous à la différence

    d’eux, nous sommes là, nous regardons vers le bas, et nous trouvons un
    compagnon de plus accusé par leurs lois qui sont devenues une farce, une
    méthode et une pratique quotidienne pour emprisonner la rébellion et la
    dignité.

    Nous, à la différence d’eux, nous nous solidarisons sans aucun intérêt,sans rien attendre en échange, nous te disons compagnon Fernando, que nous sommes là, et que depuis ce jour nous avons commencé à diffuser l’information de cette étape où l’enfermement de la rébellion au Mexique et dans le monde sont des consignes gouvernementales.
    Nous te voyons et nous nous reflétons en toi, et aujourd’hui, nous te disons que tu n’es pas seul, courage et force, compagnon !
    Nous envoyons une salutation non seulement au compagnon Bárcenas, mais également à Abraham Cortez Avila, Luis Fernando Sotelo Zambrano, Carlos López, Fallon Roullier, Amelie Trudeu, aux prisonniers du 15 de novembre et aux inculpés du 20 novembre.

    Vous n’êtes pas seul-e-s nous sommes là !
    Prisonnier-e-s dans la rue !!!

    En solidarité:

    Les trois passants, Paris, France – Caracol Solidario Besançon, France –
    Comité de Solidaridad con Mario González, Ville de Mexico – Ass. Solidaria
    Cafè Rebeldía-Infoespai, Barcelone –  Mut Vitz 13, Marseille, France –
    Confederación General del Trabajo , État espagnol – ASSI (Acción Social
    Sindical Internacionalista) – Centro de Documentación sobre
    Zapatismo,CEDOZ, État espagnol – Associazione Ya Basta! Milano, Italie –
    La Pirata: Nodo Solidale, Italie et Mexique, Colectivo Zapatista de
    Lugano, Suisse, Nomads, Italie et Berlin, adhérents individuels –
    l’Adhesiva, Barcenole – Terre et Liberté pour Arauco, Paris, France-
    CSPCL, Paris, France- UK Zapatista Solidarity Network: Dorset Chiapas
    Solidarity Group, Edinburgh Chiapas Solidarity Group, Essex Zapatista
    Solidarity Group, Kiptik Bristol, London Mexico Solidarity Group,
    Manchester Zapatista Collective, UK Zapatista Translation Collective,
    Alternative libertaire, France.

    Traductions les trois passants et Caracol Solidario /correction Myriam

    ♦ Voir aussi L’État Mexicain est en train de durcir ses méthodes
    répressives/Tous les compagnons et compagnonnes anarchistes ont été déjà
    condamnés sur:
    https://liberonsles.wordpress.com/2014/12/12/letat-mexicain-est-en-train-de-durcir-ses-methodes-repressives-et-carcerales/


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :